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Des chercheurs du CRIUGM obtiennent près de 400 000$ de subvention de la Fondation canadienne pour l’innovation

Trois chercheurs du Centre de Recherche de l’Institut Universitaire de Gériatrie de Montréal (CRIUGM), du CIUSSS du Centre Sud de l’île de Montréal (CCSMTL), ont obtenu 393 741$ de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Il s’agit de : Ana Ines Ansaldo, chercheure principale et professeure titulaire à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal (UdeM), Benjamin Pageaux et Jason Neva, tous deux co-chercheurs et professeurs adjoints, à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’UdeM. Cette subvention leur permettra de se doter d’une plateforme de recherche à la fine pointe de la technologie et des installations nécessaires à l’avancement d’un programme de recherche innovant axé sur le vieillissement et la plasticité cérébrale.

Le vieillissement normal entraîne des changements au niveau du langage et de la motricité, deux habiletés essentielles au maintien de la qualité de vie.  Cependant, même vieillissant, le cerveau peut être stimulé pour l’inciter à se reformater et optimiser sa performance. Le programme de recherche portera sur la neuroplasticité, c’est à dire l’ensemble des phénomènes qui traduisent la capacité des neurones à se modifier, se remodeler tout au long de la vie. Ainsi, la plateforme STIMulate your BRAIN (STIMBRAIN) sera dédiée à une meilleure compréhension des mécanismes de neuroplasticité associés à deux interventions particulières : l’exercice aérobie aigu et la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS, technique non invasive et indolore). Grâce à STIMBRAIN, le potentiel de ces deux interventions pourra être exploré, pour déclencher la neuroplasticité et l’amélioration des fonctions langagières et motrices chez les personnes âgées.

La neuroplasticité sera évaluée grâce à la stimulation magnétique transcranienne mais aussi par l’imagerie à résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

Le déclin du langage et de la motricité

Pour cette étude, l’équipe de chercheurs s’est particulièrement intéressée à deux habiletés : la motricité fine (motricité des mains) et le manque de mot, également connu sous l’appellation « mot sur le bout de la langue ». Les deux ont des impacts considérables sur le quotidien des aînés. En effet, avec l’âge, une perte de la motricité des mains peut entraîner des difficultés à tenir des ustensiles pour se nourrir, à taper sur un clavier ou même à ouvrir une porte.
De la même manière, la difficulté à retrouver un mot rapidement, avec le sentiment que la récupération de ce mot est proche, entraine du stress et favorise l’isolement chez les personnes âgées, par peur du jugement ou de projeter une image d’incapacité.  Afin d’observer, de stimuler et d’optimiser le fonctionnement du cerveau chez les aînés, l’équipe de recherche se penchera à la fois sur l’impact et les mécanismes sous-jacents de l’exercice aérobie aigu et de la stimulation transcrânienne à courant direct.

La neurostimulation pour freiner les effets du vieillissement

La stimulation transcrânienne à courant direct consiste en une électrostimulation anodine d’une zone cérébrale, avec l’objectif de réguler à la hausse son fonctionnement. Dans le cas présent, il s’agira de stimuler le cortex moteur. Cette région a été retenue, car elle est d’une grande importance dans la planification et l’exécution des tâches motrices, dans la sélection des mots et dans la prise de décision en général. Il est attendu que les stimulations via la tDCS ou l’exercice aérobie, changeront la connectivité des réseaux au sein du cerveau et amélioreront les performances motrice et langagière, chez les personnes âgées.

L’exercice aérobie aigu se déroule en une séance sur un vélo spécifique à l’étude, tandis que la stimulation avec la tDCS se déroule pendant de courtes séances, au laboratoire, puis par la suite à domicile, via un appareil portatif, qui ressemble à un bandeau autour de la tête. De nombreuses recherches ont démontré que les deux interventions, exercice aérobie et tDCS, améliorent ou augmentent la neuroplasticité et l’activation du cortex moteur. Les interventions présentent donc un impact positif sur les performances cérébrales et la neuroplasticité des régions étudiées chez les volontaires jeunes ayant reçu des stimulations contrairement à ceux n’ayant rien reçu. Cependant, on sait très peu de choses de leur impact chez les populations âgées.

Des chercheurs d’Allemagne, des Etats-Unis, de France ou encore d’Italie et de Suisse collaborent déjà avec l’équipe de STIMBRAIN, ce qui donnera à la plateforme un rayonnement international. Au-delà de nouvelles connaissances générées, le programme de recherche de STIMBRAIN permettra, dans le moyen long terme, de développer des interventions pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées en bonne santé, de même que celles avec des maladies chroniques (Parkinson, AVC, etc.).
La recherche étant un processus complexe, elle soulève toujours des questions inattendues.
De nouvelles contributions financières seront donc nécessaires au développement de ce programme de recherche.

Contacts :

Ana Ines Ansaldo
Professeure titulaire à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’UdeM
(514) 340-3540 #3933
ana.ines.ansaldo@umontreal.ca

Benjamin Pageaux
Professeur adjoint à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique (EKSAP) de l’UdeM
514 343-6111, poste 55517
benjamin.pageaux@umontreal.ca

Jason Neva
Professeur adjoint à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique (EKSAP) de l’UdeM
514 343-6111, poste 49267
jason.neva@umontreal.ca

Brenda Pierucci
Agente des communications
brenda.pierucci.ccsmtl@ssss.gouv.qc.ca